lundi 21 janvier 2008

Le mot à caser!

Petit jeu proposé par une camarade bloggeuse Ziboux:
La règle est la suivante: écrire une histoire en casant les mots ci dessous:
Donc en vrac les mots sont :
  • Playmobil (faut-il vous rappeler ce que sont ces petits personnages en plastique ? )
  • Couscoussier (ustensil de cuisine pour faire le couscous - et non pas couscoussière, merci )
  • Bouton de porte (machin qui sert à ouvrir une porte, plus communément appelé "poignée" mais moi j'ai décidé qu'on utiliserai "bouton" parce que ça se dit et que c'est plus joli)
  • Parachute (bon, pas de dessin je présume)
  • Consciemment
  • Franquin (oui, oui, l'auteur de Gaston Lagaffe et du Marsupilami - mais non Fufu, pas l'auteur de Oui-Oui... Pfffff !!! )
  • Toponymie (science qui étudie les noms de lieux)
  • Fourmilier Tamanoir (espèce de bestiole qui bouffe les moustiques sur la tronche du Capitaine Haddock dans Le temple du soleil, si vous préférez, c'est une bébête sur 4 pattes de la hauteur d'un sanglier qui se nourrit d'insectes avec sa trompe. Non j'ai rien fumé, ça existe ! )

Voilà, je pense que ça fera l'affaire et que cela promet une assez bonne tranche de rire et un bon remu-méninges.

Bonus à celui qui arrive à caser Dromadaire en prime.


Voilà donc le résultat:

Il s’appelait Emile Couscoussier. Couscoussier, c’est amusant comme ce nom sonnait banal et amusant à mes oreilles. Il me l’avait épelé avec le sourire de l’habitude, me signifiant par son regard qu’il se prêtait à la tâche sans rechigner. Au chapitre « statut », il avait écrit ‘étudiant chercheur’ et je le levai vers lui un regard empli de considération. Cet homme aux cheveux ras et aux yeux rieurs était donc un vrai savant en devenir. Le savant Couscoussier. Je saisis le tampon, le frappai vivement dans l’encre bleu, et apposai en bas de la circulaire la marque décisive qui permettrait à ce Monsieur Emile d’aller donner sa conférence en se faisant rembourser ses frais sur place. Il faudra que vous envoyez un double à Mr Franquin votre directeur, c’est lui qui doit confirmer le projet de soutenance. Je m’occupe de transmettre cette copie au service des allocations. Il poussa un petit soupir qui voulait dire ouf, noua sa longue écharpe tricotée autour de son coup et me salua. Lorsque la porte claqua, je ressortis la pochette de cet Emile Couscoussier que j’avais feint de classer, et commençai à lire ce parcours qui le menait donc à Limoges pour ce week end. Limoges ou j’allais mois aussi. Et dont j’ignorais qu’il s’agissait d’un pôle de recherche biologique animalière. Le jeune Couscoussier allait y donner un rapport d’études sur « la reproduction du fourmilier tamanoir en milieu sub-aquatique ». Un pouffement à peine moqueur m’échappa. J’ignorais jusqu’à l’existence de cet animal et la simple idée que ce type de conférence puisse réunir des fidèles à Limoges m’amusait. De même que l’idée que ce type élégant et charmeur puisse s’intéresser à la question. Consciemment, je laissai ce dossier sur le dessus de la pile. Au dessus de dizaine d’autre projets de travaux scientifiques. Je devais transmettre une proposition d’article sur ‘la bio-éthique des dromadaires’ à Mme Urbain quand elle repasserait.

Moi qui avais passé des années seules dans un bureau à rédiger sur une vieille machine bruyante des comptes-rendus ennuyeux de chiffres trop longs et trop obscurs, je découvrais avec émerveillement l’univers que ce nouveau travail représentait. J’étais arrivée là un peu par hasard. La jeune femme que je remplaçais m’avait dit que c’était un post intéressant et plein de découvertes amusantes. Elle aussi avait travaillé dans les chiffres avant, seule dans une bureau. Vous verrez, Gisèle, des fois c’est quand même cocasse, hein m’avait elle averti avant de fermer la porte pour son congé maternité. J’étais parachutée dans ce milieu universitaire très étrange pour moi. Dans un monde inconnu. Avec le temps, j’avais apprivoisé mon autre monde, les comptables, les cadres de l’étage supérieur, mon directeur chauve aux blagues un peu trop récurrentes. J’avais appris qui prenais du café dans son lait. Puis j’en ai eu marre, j’ai voulu changer ; marre de cet petit bureau étriqué et de ces journées monotones à taper des documents, à finaliser les commandes de boutons de portes pour « le première acheteur Gisèle, alors vous le soignez, hein, vous faites pas de fautes » qu’il disait systématiquement avec cette moquerie dans la voix. Non je ne ferai pas de fautes. Le secrétariat administratif en boutons de portes ne m’avait jamais intéressé. J’avais besoin d’air, de changement, de renouveau. Et je me retrouvai vite dans ce département d’universitaires scientifiques.

Mon nouveau bureau gardait des traces de sa précédente utilisatrice. Au milieu d’un grand panneau d’affichages comprenant les raccourcis téléphoniques pour les autre offices, les emplois du temps des salles du département et autres papiers que j’avais encore du mal à identifier, quelques photos. Ce devait être son grand garçon. Il jouait aux Playmobils. Dieu que le temps passe. Le temps des Playmobils était déjà bien loin pour moi. Mon grand gaillard les avait même donné. J’eu une pensée amusée en m’imaginant le grand Emile Couscoussier assis aux milieu de petit bonshommes de plastique coloré. Peut être avait il passé des heures à installer le zoo, préparant alors inconsciemment son avenir universitaire chez les tamanoirs et autres bestioles.

Je rêvassais. Les boutons de porte, ça ne m’avait jamais fait rêvé. C’était du concret, du matériel. Du pratique. J’envoyais des factures sans trop penser à ce que je vendais. Sans intérêt. Mais tous ces dossiers, ces projets de thèses, ces résumés de conférences à dactylographier… tout ceci se chamaillait dans la tête pour donner place aux scènes les plus folles. Je voyais chaque mot que je tapai s’imprimer dans mon esprit, et les images se superposaient ainsi pour former un bestiaire fou. Ce matin, j’avais commencé à taper le rapport sur le colloque que nous avions organisé sur « animaux et bébé animaux : une topographie des problèmes de procréation », et je riais toute seule en imaginant ces savants et futurs savants lunetteux plongés dans leurs recherches géographico-hormonale : « la reproductions des phoques en période de fonte des glaces », « procréation assistée chez le kangourou néozélandais menaçé par le réchauffement planétaire », «chien-chiot : l’épreuve difficile de la génétique », et je voyais les chromosomes tapisser les parois de mon esprit, comme une frise de concepts inaccessibles pour moi, que je ne pouvais que taper sans les saisir, entretenant ainsi le mystère que nous réserve la science.

Il était décidément bien loin le temps des playmobils naïfs. Et celui des boutons de portes.

Là, je me rends compte que j'ai pas du tout respecter la consigne qui demandait explicitement de ne pas fabriquer un récit de toute pièce mais de raconter quelque chose qui nous ai arrivé. Mais en fait non, je vous ai jamais dit que j'avais été secrétaire dans ma jeunesse, c'est tout!

Je crois que je vais être disqualifiée pour trop de prises de liberté par rapport au sujet! Sorry... je m'incline d'avance!



samedi 12 janvier 2008

Enumération...

Récemment, j'ai eu:
* La fève
* 4 en littérature
* Un mail me proposant d'aller au théâtre
* Le vent en pleine figure

Un vent de déprime semble souffler sur mon entourage. Serait-ce:
* Parce les 35 heures sont menacées?
* Parce que dehors les nuit sont toujours longues?
* Parce que si ça se trouve, tout le monde aura fini ses études dans quelques mois, et après? et après quoi? ça sera quoi?
* Parce qu'un homme sur l'épaule de qui se resposer, ce serait agréable?

J'ai envie:
* D'apprendre à jouer de la guitare
* De danser toute la nuit
* D'avoir 10 à mon concours blanc de grammaire
* De faire les soldes

Pourquoi?
* Est-ce que Nicolas a offert la même bague à Carla à à Cécilia?
* Est-ce que les gens a qui ont écrit des emails pour prendre des nouvelles ne répondent pas?
* Faut-il absolument connaître 300 pages de règles phonologiques pour apprendre l'anglais à des ados?
* Est-ce que les journées ne font pas plus de 24h?

Mon programme:
* Dans quatre mois je passe l'agreg'
* Dans quatre mois et quelques jours je vais à New York
* Dans 5 mois je pleure parce qu'il faut bosser l'oral alors qu'on ne sait même pas si on a l'écrit.
* Dans 7 mois je serai en Angleterre quoi qu'il arrive.
* Et dans 8 mois, j'espère attendre une lettre me donnant mon affectation.

Et sinon?
* J'ai été voir Actrices au ciné, et Valéria vaut mieux que Carla.
* La frangipane, y'a que ça d'vrai!
* "Formes et figures d'otorité" dans les raisins de la colère, ça vous inspire quoi? (orthographe volontairement falsifiée pour éviter que mes petits camarades ne tombent ici en googlisant la chose!)
* Ca va!

samedi 5 janvier 2008

Les petits plaisirs de la vie...

C'est par exemple rentrer dans un café simple et chaleureux. Avec des petites lampes et une lumière orangée aux reflets dorés. Trouver place autour d'une petite table en bois ronde, avec un plateau en verre dessus. Grapiller des chaises là où il en reste. Passer commande. Un café noisette, un chocolat viennois, un thé fumé ou n'importe quoi que l'on pourra boire gorgée par gorgée, petit à petit, sentant le contenu liquide pénétrer notre corps progressivement, et la chaleur nous faire enlever les couches successives dont on s'était paré pour affronter le froid extérieur et hostile.
C'est trouver un bar en avec des canapés doux et confortables, tenir son cocktail à la main parce qu'il n'y a plus de place sur les tables. Et se raconter le dernier fims qu'on a vu, la blague du prof de civilisation mais si tu sais je t'en ai déjà parlé c'est celui qui raconte toujours son week end en arrivant, parler des vacances et de tout ce qu'on aimerait avoir le temps de faire, et écouter de la musique, qu'on n'aime pas forcément, mais qu'on chantonnera quand même comme si elle faisait partie de nous.
C'est se ballader quand il faut chaud, faire tourner sa jupe à volant et remettre ses lunettes de soleil d'un coup sec ét décidé sur ses cheveux, au moindre petit nuage, dans une mouvement de tête qui fera cliqueter les perles de notre collier, juste pour faire jouer les accessoires.Trouver une terrasse idéalement placée dans un lieu de passage pour pouvoir se prélasser longtemps sans rien faire que de commenter les dernière modes germano-pratines, puis commander une bière fraîche, enlever discrètement la rondelle de citron, et sentir les bulles nous chatouiller l'intérieur.
C'est allumer une cigarette, et demander du feu à la table d'à côté, échanger quelques banalités avec les voisins, trouver un cendrier, et la savourer, rejetant la fumée au vent.
C'est allumer la flamme dans une bougie, qui noircira toute la blancheur du petit baton de tabac.
C'est casser une allumette, notre dernière, et aller demander une petite boite au comptoir.
Les p'tits plaisirs de la vie, c'est aussi ça. Dommage....