samedi 31 mai 2008

MMF

Ca veut dire Merci Monsieur Facebook. Merci merci merci. De me permettre de garder contact avec des gens des quatre coins du monde si facilement. De loucher sur les profils de vagues connaissances à mes heures perdues. De m'apprendre en trois coups de QCM que les élèves aimeraient mon cours et en plus ils me respecteraient, plus besoin de menaces pour qu'ils m'écoutent ! Un bon prof et sympa en prime, rare de nos jours... Bravo! (dixit!) Non vraiment, merci. Merci de permettre de retrouver la trace de copines perdues de vue avec les année. De personnes que j'avais oubliées et qui ressurgissent de nulle part pour reprendre contact comme si quinze ans ne s'étaient pas écoulés. Et surtout d'amies que les hasards de la vie avaient éloignés de moi. Merci de me permettre de voir que rien n'a changé. De me faire réviser mes règles de grammaire en cochant des cases, de voir les photos de mes amis qui voyagent, de m'annoncer les anniversaires des uns et des autres, de m'engager dans des combats de poke incessants, juste par plaisir du combat pacifique. C'est sympa aussi de m'envoyer tout le temps des mails, même pour ne rien dire, et surtout quand c'est des invitations pour des concerts. De me permettre de faire partie de groupes très engagés.


En revanche, je ne saurais trop te conseiller que de savoir mettre des limites à ces petits plaisirs et ces redécouvertes. Non parce que je viens de recevoir un message qui me dit "alors, tu en es où, tu dois en être au moins à bac + 15 maintenant?". J'ai été obligée d'admettre que j'en étais péniblement à +4. Je ne te remercie pas non plus de m'associer à la ligne 7 pour ma ressemblance physique (supposée!) avec les Gobelins.
Sans rancune...

samedi 24 mai 2008

La magie n'est plus.

Un jour, j'ai eu 18 ans. J'étais grande, donc. J'allais à l'université, et de temps en temps, avec mes copines, on cassait notre cochon pour aller dans des soirées. On n'avait pas beaucoup de sous alors c'était rare, c'était l'exception, c'était la fête. On buvait de la bière en croyant braver des interdits terribles, on mettait deux fois du mascara, et on rentrait en noctambus. On était grandes quoi. Mais on était timides. Dedans, c'était plein de gens encore incroyablement grands, beaux, qui dansaient comme des dieux, habillés joliment, des filles élégantes et des déconneurs habitués à ce genre de festoyement. La bière coulait vite et fraiche, mais nous on sirotait doucement, l'amertume grimaçante, pour se forcer à être grand. C'était marrant, on dansait un peu sur de la soupasse musicale mais, inbibées que nous étions de jus de pomme soft et de demi verre de vodka-orange tiédasse, on se trémoussait comme les grands, en essayant de faire tout pareil. Bien sûr, nous n'en avions ni l'élégance, ni le charisme, mais on avait le déhanché. Puis on se marrait bien. Je me sentais si grande d'avoir le droit secret de sortir ainsi, sans le dire à personne, je faisais semblant de travailler chez moi et je sortais tard. Et rentrais seule. Interdit parental suprême. Jouissance filiale presque aussi suprême. Puis on fumait deux cigarettes en guettant les oeils ennemis près à nous dénoncés, des fois que. Grande mais trop petite, trop transparente pour qu'on me voit. Pour qu'on nous voit. Nous, on allait aux soirées d'étudiants comme des timides qui rêvaient qu'on leur parle, qu'on leur sourit, qu'on les remarque, mais pas assez alcoolisées ou trop secrètes pour faire le premier pas. Alors invariablement, on finissait par s'ennuyer, et on rentrait- sous la pluie, parfois. Avec cette impression de petit flottement léger de ceux qui commencent à picoler, et que, même un gobelet de pression peut rendre anormalement souriant et bavard. Je rentrais chez moi, heureuse. Et on en reparlait pendant longtemps, en se ventant des découvertes parisiennes que nous faisions, nous, les grandes. C'était grisant. Gentiment magique et émancipatoire.
Puis le temps a passé, sans forcément que l'on s'en rende vraiment bien compte d'ailleurs. Jeudi dernier, j'avais bien travaillé, je n'avais pas envie de faire de la grammaire, j'avais reçu un mail m'annoçant une soirée à côté de chez moi, et j'avais réussi sans difficulté à débaucher ma compagne de soirées pour tenter notre chance. Soirée blanche sur une péniche. Why not?! Nous nous y sommes rendues, en jupes et chemisiers blancs. Avec les yeux qui brillent et les cheveux souples. Des vraies grandes quoi. On est rentrées, et dejà, à l'entrée, la pose du tampon sur le dos de la main avait un goût un peu amer. A l'intérieur, il n'y avait guerre plus d'une douzaine de quidam. Seuls, et parfaitement blancs. La musique ressemblait toujours à la soupasse des fois précédentes, en un peu plus techtonisé. On est montées sur le pont pour voir les autres; mais il n'y avait guère plus de monde. Juste un mec vaguement imberbe qui expliquait à son copain en indiquant de l'index avec un sourir si grand qu'on y aurait presque cru, l'ambiance qui régnait "le volley c'est bien , on se met des doigts dans le cul". C'est à ce moment là que nous avons décidé de nous précipité sur le bar et de demander une bière avec deux gobelets, pour faire passer le temps. Et penser à autre chose que cette histoire de volleyeurs. "désolée, elles sont pas vraiment froides pour l'instant". Va pour une bière tiède donc. De toutes façons...On a discuté sur le pont, profitant de la vue plongeante sur la maison de la radio- et surtout, surprême du glamour parisien, sur la station service. De temps en temps, on allait en bas pour voir que ça se remplissait. Puis on tombait sur un vide béant et angoissant. Alors on remontait. Puis on redescendait. Mais toujours personne. Ou vaguement une grande perche maigrelette avec chemise strassée qui faisait devant deux nenettes à peine majeures et très gloussantes des démonstrations de pas de danse. Du coup on remontait. Non sans avoir fait un deuxième tour par le bar. Ma comparse avait jeté son verre. Moi, je posai le mien mahcouillé sur le comptoir. On a demandé une smirnoff et deux gobelets "euh, vous voulez pas récupérer celui ci?". Va donc pour la smirnoff dans verre mâchouillé avec fond de bière chaude et éventée. D'ailleurs la smirnoff, c'est une grande arnaque, une sorte de vague limonade faussement alcoolisée. Comme du cidre quoi. Un truc de petit qui fait la fête. Mais nous, on était grandes maintenant. Au bar, ça s'agitait un peu, malgré le petit nombre de convives. C'est à dire qu'ils n'avaient pas prévu de décapsuleurs et que les organisateurs s'essayaient à tour de rôle au décapsulage improvisé avec briquet. Je ne sais pas vraiment ce qu'on était venu y chercher: des gens sympas à rencontrer? les volleyeurs et leur discours sur l'étique de leur sport n'ont su nous convaincre. Pas plus qu'un beau parleur parlant le néerlandais avec qui nous avons échangé deux phrases. De l'air degrammaticalisée? oui, bof. Des souvenirs? non vraiment, les soirées étudiants d'il y a quelque années, c'était pas comme ça! les gens étaient plus nombreux, moins grotesques, plus rieurs. Un lieu insolite? peut être que c'est encore la chose que nous avons le plus trouvée! cette vue sur la station service, sur les voies rapides, ce pont de péniche qui tangue, c'était ... insolite, oui, c'est le mot.
Il est finit le temps où la magie des soirées étudiants opérait. Le temps, où, petites-grandes, on regardait avec le regard empli de considération ceux qui se trémoussaient avec tant d'aisance et d'autodérision, décomplexés en se promettant qu'on jour on ferait pareil. Nous sommes parties à minuit, regrettant juste la somme laissée à l'entrée. Non vraiment, on peut fermer la porte de l'ère des soirées étudiantes, et passer le relais à d'autres. Sans regrets. On est aussi bien avec un petit rouge sur les quais de Seine. A regarder passer les péniches au lieu d'être dessus. Puis ça tangue moins.

lundi 19 mai 2008

Senor Meteo!

Je te vois venir!! Avec ton avant gout d'été caniculaire l'air de rien en plein printemps et le retour bien rapide et triste de la pluie. Tu nous as fait le même coup l'année dernière, alors je sais où tu nous mènes! L'année dernière on a eu droit à deux semaines chaudes et ensoleillées en avril, puis un orage puis deux, et voilà la pluie qui reprenait le contrôle du temps, puis le froid, puis les collants en été, puis les inondations. Si tu pouvais éviter de nous ressortir la grande scène de l'été pourri une deuxième année de suite, je trouverais ça fort attentionné de ta part!
A bon entendeur!

mardi 13 mai 2008

1,2,3 soleil!






C'est quand même cool quand il fait beau!

dimanche 4 mai 2008

Vacances, j'oublie tout, plus rien à faire du tout!

J'ai eu trois semaines de vacances. Des vraies vacances. Pas des simili-congés où on doit faire une dissert. Des vacances où on peut prendre son temps sans culpabilité aucune.
J'ai été à New York manger des hamburgers, parler anglais, avaler des km de bitumes et des milimètres de semelles. J'ai été au bord de la mer à St Malo, respirer les embruns salés.
J'ai dormi tard le matin, tard le soir, déjeuner à 17h. Je me suis déconnectée de la presse, des tribulations présidentielles. J'ai vu des copines et des films. Pas vraiment le genre intello. Plutôt des films du dimanche soir qu'on regarde à n'importe quel moment de la semaine quand dehors la pluie tombe et dedans le feu crépite.
A partir de demain tout ceci est fini... mais je vais vous dire le fond de ma pensée... je suis contente de retourner à l'école! comme au bon vieux temps où on avait hâte que les vacances ses terminent pour retrouver ses copains qu'on avait pas vu pendant longtemps. Signe que ces vacances étaient de vraies vacances.

Pour les photos de NY, c'est par là: http://picasaweb.google.com/evegrandin/NewYork

Ernest Hemingway et moi.

J'ai bien lu Le vieil homme et la mer quand j'étais en CM2 mais ça ne m'avait pas marqué plus que ça.
Non, Ernest et moi, on devient ami depuis quelque temps. Par la force des choses.
Parce que je suis tombé sur un texte de lui en version à l'agreg' que j'ai lamentablement merdé. J'ai rien compris à rien. Visiblement la narrateur survolait la forêt en avion, moi j'ai cru qu'il la traversait en voiture. Je ne m'attarderai guère plus sur cet échec. Mais du coup, j'ai décidé de domestiqué le Ernest, de l'amadouer, qu'on se réconcilie pour ne pas déboucher sur une note trop catastrophique (j'y crois j'y crois, Ernest et moi amis, le correcteur ne pourrait que le ressentir, et me mettre 10... rien que 10, je demande quand même pas la lune!).
Ce même jour, c'était mon anniversaire, et une amie m'a offert un bonhomme Patate. Je l'ai baptisé Ernest en l'honneur de l'autre.
Hier, je suis aller boire un pot vers la rue Mouffetard, en terrasse, il faisait doux. La carte était pleine de coktails au nom énigmatique. J'ai choisi le cocktail Ernest Hemingway, je l'ai bu à petite gorgé pour le comprendre, le disséquer, l'intérioriser du mieux que je peux. J'ai ressenti quelques saveurs littéraires de la version. je l'ai digéré parfaitemeant. C'est sûr, Ernest et moi, on y hyper potes!