mercredi 19 septembre 2007

Coince au pays des Gueuletonneurs (un conte des temps modernes)

Il était une fois, dans une contrée reculée de la seigneurie culturelle et intellectuelle de Paris, une petite fille nommée Coince. Elle était née à la campagne, dans un petit fief nommé Jambville et y avait grandi, dans une famille heureuse, entourée de ses petits frères et de ses parents, Monsieur et Madame Duque.
Le foyer vivait des moments heureux, profitant de l'ambiance douce et paisible de la campagne, de l'odeur des feuilles après la pluie, sirotant un thé auprès du feu en se racontant le temps des ancêtres, grignotant une tarte au pomme caramélisée, faisant un Trivial Poursuite et puis mangeant des cacahuètes à l'appéritif-tarot. La vie chez Monsieur et Madame Duque y était simple et belle, et les trois enfants Duque se seraient damnés pour des journées pyjama à refaire des installations Playmobils digne de musée, pendant que Monsieur et Madame Duque, professeurs de métier, corrigeaient des copies, que Madame cousait et Monsieur bricolait.
La maison Duque sentait bon; elle sentait bon la famille aimante et soudée. Elle résonnait de Léo Ferré que les enfants Duque avaient écouté de longs trajets en voiture, hurlant "les anarchistes" sans vraiment comprendre de quoi ils s'agissait mais sentant que tout cela semblait gai et simple. La maisonnée Duque résonnait de fou rires et de blagounettes matinales dont seul le père Duque avait la recette. De bruits de Papa pique et Maman cout, donnant lieu à des merveilles vestimentaires que la petite Coince arborait fièrement dans la cours de récréation.
Chez les Duque, on s'aimait, on riait bien. On mangeait des marrons glacés pendant l'Avent, et des cerises grosses et rouges l'été venu. On allait se promener à Paris. Monsieur et Madame Duque avaient à coeur d'initier leur progéniture aux charmes romantiques et culturels de la capitale. Ainsi, ils partaient souvent le dimanche après un petit déjeuner tardif, longer les bords de Seine, faire flotter des petits bâteaux en bois au Jardin du Luxembourg, et plus tard, manger des pop corns croutsillants devant une bonne toile, dans un de ces complexes cinématographiques qui florissaient à cette époque.
Les enfants Duque grandirent, et Coince, de tous temps sérieuse et appliquée petite élève, devint bien vite en âge de rejoindre d'un même coup l'université et Paris. Le monde des grands lui tendait les bras.
La petite Coince s'appliqua comme elle avait toujours cherché à le faire, et pendant que ses camarades séchaient les cours le mercredi matin car ils étaient sortis au bal le mardi soir, Coince, elle, assiégeait sagement la biblitothèque pour lire et relire des extraits de linguistique -la matière qu'elle avait choisé d'étudier- faire des petites fiches pleines de jolies couleurs, de traits rouges et de cadres verts, sur du papier bien blanc, qu'elle pouvait ensuite rentrer et archiver soigneusement dans une pochette plastique transparente elle même archivée dans un classeur étiqueté du nom de la matière.
Ses petits camarades aimaient bien Coince, et se montraient extrêmement polis et souriants envers elle, ce qui leur permettait en retour, d'obtenir les notes de la sérieuse étudiante qu'ils avaient râtés lors de leurs pannes de réveil. Mais Coince aimait cela, elle aimait se sentir connue, respectée, pour ce sérieux et cette application qu'elle revendiquait. Coince s'initiait ainsi au plaisir de la découverte, de la curiosité universitaire et intellectuelle, et ce plaisir atteignit son apogée lorsque la maitresse de Coince lui demanda si elle pouvait prêter ses cours de début d'année à une petite nouvelle dans la classe. Coince remercia. Oui elle le ferait, c'était là tout son dessein. Pendant que l'étudiante découvrait ces plaisirs scolaires de reconnaissance suprême, ce désir de l'étudiant qui a râté un cours et lui demande le sien, la joie de l'information trouvée après quelque recherche fouineuse en bibliothèque, d'autres étudiants découvraient les plaisirs de la vie, les désirs amoureux et la joie des soirées-cafés.
Cela ne déclenchait aucune inimitié moqueuse, car Coince aimait les anecdotes déridées de ses amies, et les amies de Coince aimaient ses fiches propres et soignées.
Bien qu'ayant reçue, de la part de Monsieur et Madame Duque, une éducation payenne à tendance athée militante, Coince était très fortement imprégnée de la vision du Bien et du Mal et se représentait le monde dialectiquement. Madame Duque et Monsieur Duque, contents et fiers des résulats de leur ainée, lui disaient que c'était bien. Logiquement, l'autre monde était le mal. Le diable, l'infammie. Et la petite Coince s'enorgueillisait. Elle s'appliquait à ne surtout pas recevoir de mauvaises notes. C'eût été mal. Et mal, c'était Mal, et Coince Duque, en bonne logique cartésienne fuyait ce qui avait attrait au mal. Mère Duque avait bien essayé d'éduquer Coince et de lui faire comprendre qu'elle n'était pas la princesse parfaite, mais tout ceci éloigait la fille de son idéal du bien, la décevait et elle préférait ne pas entendre tant d'insannités.
Puis Coince a grandi, gentiment, et a commencé à goûter aux tords de la débauche universitaire: allant jusqu'à sécher des cours et photocopier elle même ceux des autres. Le monde tournait à l'envers et Coince découvrait les plaisirs d'aller boire un pot, de se coucher tard et de s'en foutre parce que si on n'a lu que la moitié de la bibliographie au lieu de toute la bibliographie, il était probable que le monde continuât de tourner (même à l'envers). Coince rencontrait des amis, allait au cinéma, se couchait parfois à des heures indues et buvait de la bière. Coince se sentait devenue forte et grande. Elle contiuait cependant à s'équiper des toutes les couleurs nécessaires pour prendre en notes les cours dont savait désormais admettre qu'ils n'étaient pas tous passionnants. Elle lisait et répondait aux questions de la maitresse, mais elle avait compris que le gout de la débauche lui faisait parfois de l'oeil, et il lui arriva de tomber dans son antre. Les réveils se faisaient plus durs, ce qui n'empêcha pas Mlle Duque de terminer son année universitaire avec les hnneurs.
L'été elle allait en Angletterre, et regardait avec curiosité le rituel de la bière tel qu'il est pratiqué outre manche, avec incompréhension et désolation. Coince aimait en boire une lentement, sentant les bulles descendre et lui chatouiller tout l'intérieur. Elle aimait aller au pub pour discuter, changer d'univers, rire et oui, elle buvait aussi un coup sans même avoir le sentiment de pêcher. Coince profitait de ces moments de détente, tout en restant perplexe face à ces verres vides qui s'accumulaient inexorablement.
Une fois, Coince se sentit bien seule, lorsque, tous ses camarades ayant trop bu, ils riaient de choses et d'autres et tombaient, puis riaient de leur chutte-ne semblant même pas ebranlés par tout ce Mal qu'ils faisaient (et se faisaient), et qu'elle regardait ce septacle d'un air bien sceptique.
Coince avait appris le plaisir d'un verre de Martini bien frais sous le soleil d'été, mais la frénésie pêcheresse qui consistait à boire plus que de raison au point de ne pouvoir s'exprimer convenablement lui semblait mystérieuse.
Coince exposa ses doutes à ses camarades, qui lui expliquèrent qu'elle n'était pas drôle, que c'était fait pour s'amuser. Alors, Coince repensa à ses sobres après midi à enfiler des perles et à dessiner; elle s'était amusée sans plonger dans le vice. Elle avait tant rêver d'êre grande. Maintenant qu'elle l'était, elle se sentait contrainte de tomber dans la débauche alcolique pour exister, il semblait que l'amusement passait par la démesure, par l'excês. Le monde des grands n'était pas celui qu'elle avait imaginé. Elle avait cru qu'être grand c'était avoir la liberté de sortir au ciné, sans rentrer à 18h à cause du dernier bus, elle avait cru qu'être grande c'était pouvoir passer un soirée à écouter de la musique en discutant avec ses amis et rire de choses simples. Coince pouvait être grande avec ses amis, mais les autres...
De temps à autre, Coince retournait dans sa contrée natale et repassait un après midi autour du poele avec Père et Mère Duque. Ils parlaient de tout. A un moment père Duque continuait à sorir une blagounette et l'on riait. Et Coince se demanda pourquoi il n'était pas si simple de rire partout comme ça tout le temps, juste sous l'effet d'un bon risotto ou d'un petit poulet, et sans s'être emplie de vodka pure. Pourquoi il fallait chanter des histoires d'anatomie intimes décomplexée, alors qu'il existe tant de musiqué géniale. Coince Duque n'avait pas envie d'être de ces grands là, de boire à se rouler dans son rendu, et elle avait beau chercher, elle ignorait toujours ce que cela pouvait bien avoir de drôle. La petit Coince doutait d'elle même et de son humour, elle doutait d'être grande. Si être grande c'était ça... alors non, mieux valait rester petite.
Coince Duque écouta des récits enthousiastes de soirées spéciales Chansons paillardes, de soirées à exhiber des paires de fesses aux fenêtres de petits vieux, de soirées à rester vomir sur la plage. Coince Duque ne condamnait pas cela, mais elle refusait qu'on ne l'y oblige. Ce qui génait la fille Duque, ce n'était pas tellement la pratique, mais cet acharmement à faire croire que c'était drôle. Les histoires de Toto avaient décidément pris une bien mauvaise tournure.
Les sorties de classe s'annonçaient comme des soirées pour faire son shopping de cheum, et Coince, qui avait fait de la linguistique dans sa genèse universitaire, avait bien appris à gérer les registres de langues. Elle savait bien qu'il s'agissait là de trouver son Prince Charmant. L'idée semblait plutôt bonne, mais Coince envisageait difficilement ce qu'elle pourrait trouver de Charmant à un Prince titubant.
Coince ne trouva pas de Prince Charmant ce soir là, et ils ne vécurent pas heureux, et ils n'eureut pas beaucoup d'enfants.
Mais Coince Duque pensait que ce n'était que partie remise, à un jour où les Princes auront compris qu'il n'ont guère besoin de montrer les attributs masculins en riant grassement pour devenir charmants.

dimanche 16 septembre 2007

Anticipation.

Chèr(e)s ami(e)s.

Le 11 avril O8 marquera simultanément la fin des écrits de l'agrégation pour moi, et mon anniversaire.
Je compte sur vous pour fêter m'aider à fêter ça dignement!!!!


et je retourne lire une petite critique de Shakespeare, dans l'espoir de pouvoir croire, ce soir d'avril, que j'ai une petite chance qu'on me garde une place à l'oral!

jeudi 13 septembre 2007

Cool....



Je suis pas une fille cool.
Pire, ça m'saoule les gens cools.
J'en peux plus des gens cools.
J'en peux plus des films d'ados attardé trop cools.
Romain Duris, dans l'âge d'homme, c'est l'archétype du trentenaire parisien cool au cinéma.
Le mec qui supporte pas les gens vifs et dynamiques, le ramollo qui veut que les autres soient cools, comme lui l'est. Comme il croit l'être. Alors qu'il est psychorigide sur les nerfs et ne supporte pas d'être contrarié. Le mec cool me stresse.
Le parisien cool des films d'aujourd'hui a les cheveux dans le vent, passe ses journées à pas grand chose et trouve la vie trop compliquée. Il vie dans un appartement de cent m2 que peu de gens peuvent se permettre d'avoir. Tout le fatigue d'avance parce que lui justement, ce qu'il veut, c'est être cool!
Mais alors quand aux adulescents-car il parait que c'est comme ça qu'on dit- qui refusent de grandir on rajoute un vernis d'humour gras et pas dôle, ben c'est pas cool. Ce gars il fait fantasmer les midinettes à la sortie des lycées, elle c'est une déesse de beauté, ils sont là, ils s'aiment, ils vivent ensemble, il se font des bisous, nous, on est là aussi, on s'applique et même si le film est un peu plat, on se force à y croire un peu et là,... il pète, et bon pour éviter de faire trop pipi caca, non, il ne rit pas bêtement de la chose mais s'en excuse. Et sa nana (le genre cool quand même, vu qu'elle se le farcit depuis un an, elle doit être habituée) de répondre, non mais t'inquiète hein, c'est naturel.
On y croit tous.
On s'énerve beaucoup contre les films bobos, moi ce qui me saoule, c'est le films de gens cools.
Les films de mecs qui se disent que ça parle à tout le monde parce qu'on est tous un peu ado en nous et que ouais au fond ils ont 20 ans d'âge mental. Les films d'ado attardés pour autres ados attardés qui ne font que contempler leur propre image et qui gloussent en se disant que vraiment ce film est trop cool.
Moi j'touve pas ça cool, ça m'fait flipper!
Mais bon, au fond, moi j'suis pas une fille cool!
On va dire que j'ai pas d'humour, que je suis pas djeuns, et merde non je le suis pas, et puis si l'humour c'est faire des films complètement mégalos (Samuel, le personnage joué par Romain Duris entretient une profonde conversation avec un autre personnage qui n'est autre que lui même déguisé en philosophe de le Renaissance) et régressif (euh, l'homme de Cro Magnon au vidéo club c'est pas drôle, ni même cool, c'est grotesque); déclarer que c'est le moment de prendre une grande décision dans sa vie et jouer à touche pipi avec ses copains... ben c'est pas drôle. C'est pas cool. C'est juste un film long chiant et finalement triste, si c'est fait pour faire croire que la vie c'est ça!
Pfff, j'suis pas cool du tout, là!
Juste pour conclure... Romain Duris en ado attardé, ça me fait le même effet qu'un jolie fille l'air sûre d'elle qui se ballade avec un sac Hello Kitty.
Le même effet que les soirées dessins animés "venez tous déguisés en Télétubies".
Le même effet qu'un après midi à regarder Bambi la larme à l'oeil passé l'âge de la majorité, parce que à la fin, la papa de Bambi il est mort.
Un espèce de décalage top fashion top cool et légèrement régressif que je ne m'explique pas.
L'effet d'un truc pas très cool!
maintenant, allez-y jetez moi des pierres, j'assume! et en plus Romain Duris joue très bien dans ce film. C'est juste son personnage qui est insupportbale d'immaturité.

mercredi 12 septembre 2007

Doute


Cette nuit, je me suis rêvée institutrice, allant chercher mes petits élèves en culottes courtes et robes à smock dans la cours de récréation.
Hier, j'avais rêvé que je donnais un cours dans un grand lycée, je rêvais et m'autosatisfaisais de ce cours que j'avais préparé, les élèves étaient réactifs et tout cela marchait bien.
Ca c'est la nuit.
Sauf que moi, le jour, c'est l'agreg' d'anglais que je prépare!

mercredi 5 septembre 2007

Navrante girl'itude (Message subliminal pour Elodie)

Tu devineras jamais ce que j'ai fait.
Hier, je suis partie tranqillou pilou pour l'ENS, avec un bouquin de grammaire dans mon sac et un gros pavé en anglais, histoire de faire un peu bonne figure. Et sur le quai du RER, j'ai cédé, j'ai acheté Biba.
Je m'applique à le lire avec le même air concentré que je prends quand je lis le susdit ouvrage de grammaire. J'observe toutes les pages modes avec délectation. Je lis le courrier des lecteurs avec un petit sourir compatissant en coin.
Et puis arrivée à mi-magazine, je me suis rendue compte que non seulement j'avais déjà lu cet article, mais que du coup, je venais de racheter un Biba que j'avais déjà.


Allez, si tu veux j'te l'offre!

lundi 3 septembre 2007

Future agrégée même pas transparente!

RER B. Direction l'antre du savoir. Celle des intellectuels bien habillés, bien peignés et qui sentent bon. Avec une petite écharpe gentiment jetée par dessus des épaules bien droites. Un attaché case en cuir rempli de toute la connaissance littéraire que je n'ai pas. Rempli de tous les savoirs que je vais devoir acquérir et qu'eux maitrisent déjà parfaitement. Le RER progresse, je me recoiffe. J'ai changé de tenue déjà trois fois pour essayer d'être au mieux du mieux de moi-même. Au plus proche du look cachannais. Ou de l'idée que je m'en fais. J'ai refais mon maquillage dégoulinant et me suis censurée le sandwich au camembert qui me tendait les bras pour respecter mon haleine fraiche.
Je rentre dans cet endroit qui me semble magnifique dès le portail franchi. Tous ces gens qui déhambulent en se tenant la main, en se faisant la bise, en discutaillant de choses finalement pas si importantes. Une fille, même, ose ce que je n'aurais jamais osé imaginer: "si parce qu'elle sort avec bidule. Ah bon tu savais pas?"
Je respire.
Je suis très en avance et décide d'attendre au pied de ce qu'on m'a indiqué comme étant le batiment de langue. J'observe les allers et venus. Je regarde passer ces étudiant et réajuste mes exigences vestimentaires pour les jours à venir. Je découvre le site, je regarde des étudiants chargés, et me demande ce que gache ce sac à dos un peu informe. Je regarde tout ces gens avec les yeux d'une anonyme qui espère ne pas le rester. Je meurs d'envie de parler, de questionner, de demander que l'on me raconte. Que l'on me dise tout. Ben qu'est-ce que vous voulez savoir? Je sais pas. Tout. Où sont les toilettes; si les gens sont gentils, est-ce qu'on nous moleste violemment sur la place publqiue si on échoue, est ce qu'on a le droit d'être malade, et où est la cafet', et quand est ce que je commence les cours..? ne sachant pas par où commencer mon interrogatoire, et n'étant pas sure moi même de la validité et de la cohérence de toutes les questions, je décide de m'en remettre à moi même et de continuer à attendre que le temps passe. Et que le stress monte.
Bon oui, c'est plus sure. Restons discrète et muette, je risque moins de poser la question qui tue.
Et le temps passe.
Et je m'aventure seule et presque sûre de moi vers la salle Marie Cury. C'est que j'ai appris par coeur et virutellement le plan de tout le campus depuis mon bureau pour limiter les initiatives à prendre sur place en ce jour de grand stres de la découverte. Je sais où je vais et j'y vais.
L'amphithéâtre est caché derrière des hordes d'étudiants vendant avec calme et diplomatie des mutuelles toutes plus alléchantes les unes que les autres, bien sur.
La salle est grande et me semble belle. Les tables en bois suffisemment larges pour y poser une feuille A4. Les strapontins en bois qui brille presque confortables.
J'avise un exemplaire du Steinbeck au programme sur une table. Un étudiant bien caché derrière son livre. Et je m'assois tout près, prête à demander des rensignement au cas ou, mais trop impressionnée par tous ces gens pour oser me présenter directement.
Je vois entrer des groupes de gens sans discontinuer. Beaucoup ont l'air de se connaitre et entrent en racontant leur vacances, en se faisant dangereusement la bise dans les escaliers. Certains ont l'air sérieux et concentrés. Certains comme moi. Spectacteurs de cette école qu'ils découvrent. Une fille s'approche de moi et me gratifie d'un grand bonjour souriant et auquel je réponds de la même manière, trop heureuse de ne pas être passée inapperçue. Trop heureuse de voir que quelqu'un me parle. C'est quand même dommage de n'avoir qu'une envie c'est de rencontrer, de partager, de se préenter, et d'être tétanisée par le poids du savoir de tout ces gens, par ce sentiment d'infériorité mêlé de respect forever. Ce sont eux les grands et moi la toute petite nouvelle avec qui il va falloir être doublement gentil parce que rendez vous compte elle n'a même pas eu le concours, elle est un peu toute paumée. Respect pour ces ancêtres plus jeunes que moi pour la plupart. Oui bonjour. Vous venez pour la réunion aussi? (question sotte, la seule présence de cette jolie brune frisée, coiffée un peu n'importe comment donnait sans doute une réponse assez fidèle à la question innocément posée). Oui, ben on peut peut être se tutoyer, non? On doit avoir le même page, c'est quand même plus simple. Oui oui oui dis,-je courbant presque l'échine telle une nippone trop respecteuse de la hiérarchie.
Cette fille est physicienne, déjà agrégée. Triple respect, je remets un petit coup de courbage d'épaule respecteux devant la Haute de la sélection normalienne.
La réunion commence. L'amphithéâtre est plein d'étduaint encore agités, trop heureux de se retrouver après la trève estivale. Une fille arrive en retard en croquant dans son jambon beurrre.
Une femme dynaique s'empare du micro pour souhaiter bienvenue à tout le monde; et les interlocuteurs s'enchainent.
Je ne parle pas, je me tapis dans mon mutisme admiratif de tous ces gens si beaux, si intelligents si souriants, si parfaits me semblent ils, et devant mon contentement suprême d'être là parmis eux; même si je ne me sens pas encore tout à fait comme eux.
On nous parle de cent choses, et je regarde les diopositives power point comme on découvre des oeuvres d'art tricentenaire au Louvre. Des merveilles de qualité graphique, une mise en page des plus belles, des tonalités si subtiles et harmonieuses pour les titres et les sous titre. Je suis en découverte, je suis spectatrice.
La réuniosn se continue par une autre, et ma physicienne de voisine se dirige vers son UFR, m'adressant un salut, à la prochaine que je reçois en plein coeur comme une déclaration d'amour à vie. Comme une reconnaissance que je suis là et qu'on m'a bien vu.
Je m'étais pourtant appliquée à faire la transparente en espérant qu'on me repérât tout de même. Défi difficile mais qui semblait partiellement réussi.
Lors de la deuxième réunion, on nous resalut, nous refélicite d'êrte là, nous souhaite une bonne année, et vous êtes? Eve. Ah c'est vous... bonjour Eve, ravie de faire votre connnaissance.
Oh, ils connaissent même mon prénom.
C'est formidable, cette dame semble me connaitre alors qu'elle ne m'a jamais vu. Et je repense à ces professeus à l'université qui après deux semetres de cours ne savent toujours pas reconnaitre les étudiant de leur TD.
On nous explique pleines de choses, plein de procédures adminsitratives, qui semblent teintées d'un vernis embelisseur lumineux et vif. Le groupe d'étudiant grisonnants au regard sévère et sérieux que j'imaginais dans le trajet de RER semble s'être illuminer et faire luire tout autour de lui. Tout me semble gai, joyeux, heureux.
Et moi je suis gaie, joyeuse, herueuse.
On nous parle du travail à fournir et je me dis que je vais apprendre plein de chose. Que je vais décourvir ceci et cela.
Que trop bien on va faire de ça.
Et que c'est fini pour aujourdh'ui. On va boire un pot à la cafte'? suggère une élève. Bonjour, je peux venir avec vous, je réponds, enfin convaincue qu'après tout, ces gens ne sont pas des extraterrestres culturels et, attirée par leur normalité rasurante.
Bien sur, au contraire, ton nom c'est Eve c'est ça?
Définitivement pas transparente, donc.
Et définitivement trop contente.
Et bien convaincue que même si je ne l'ai pas, ce concours, l'année va être bonne.

dimanche 2 septembre 2007

Surtout le contre en fait!

Car notre nouveau ministre de l'éducation en profite insidieusement pour supprimer 11 000 postes en souriant à qui veut et en assurant que ça ne change que trois fois rien. Au même moment, il a le culot d'organiser un commité de réflexion pour la revalorisation du statut d'enseignant; ça fera passer la pillule, penset-il surement.
C'est plutôt osé.


Ben j'ai intérêt à faire vite pour l'avoir cette agreg'!