mercredi 4 juillet 2007

Ca c'était il y a un an.

Mercredi 12 juillet.
Départ. Arrivée à Heathrow. Nous nous sommes mises d'accord avec Cécile et Carmen pour arriver sensiblement en même temps à l'aéroport.
J'arrive la première. Je dois rejoindre le terminal 1 pour y retrouver les autres. Il est midi, Carmen n'en sortira qu'à 15h. Avion retardé. Bagage perdu.

Jeudi 10 aout.
Attentats détournés à Londres. L'accès à la ville est fermé dans la matiné. (Dommage pour ma belle sortie bien ficelée que j'avais mis une semaine à organiser!). Les élèves sont finalement parties à Plymouth. Ou Portsmouth. Ou même autre part je sais plus. Enfin c'est pas important!
Les règles de sécurité aux aéroport prennent des proposrtions énormes. Perturbations sur les vols au départ d'Heathrow. Le verdict tombe dans la journée: interdiction désormais de voyager avec des bagages à mains. TOUT devra aller en soute. TOUT TOUT TOUT! exception faite du passeport, du billet d'avion, et de certains médicaments si vraiment besoin est. Le tout devant être soigneusement emballé dans des pochettes transparentes!

Vendredi 11 aout.
Bon, ben, va falloir faire avec! Nous on a 100 gamines à ramener à l'aéroport le lendemain. Ca va être agité, stressant. Distribution générale de pochettes plastiques transparentes. Explications. Comment rassurer les élèves, leurs parents inquiets alors que nous même sommes dans l'agitation la plus totale?
Journée passée, entre deux coups de téléphone, à aider les plus petites à finir leur bagages. On est alternativement scotché sur internet pour suivre les prévisions de retard sur les vols du lendemain, pendu au teléphone, à courir partout affolés mais inefficaces.
Caroline me demande si ça m'embête d'aller à l'éaroport tôt. Non, non pas de problème (j'ai une tendance à être excessivement serviable. Grand mal m'en a pris). C'est réglé, affiché, punaisé, photocopié. Le programme des départs est prêt. Et je pars dans le premier convoi de minibus pour Heathrow. A 5 heure. (ouille ouille ouille)

Samedi 12 aout.
Réveil 4.15 (et je vous jure que c'est très tôt!)
J'avais mis mon sac à la machine à laver (parce qu'après tout pourquoi pas, merde il était sale!), je dois donc comencer par une expédition au petit matin dans les bungalows, loin, loin, loin, pour récupérer mon sac. Il fait nuit. Froid, je somnole encore. J'hésite. En plus j'ai la trouille la bas toute seule. Je pourrais me faire agresser par un oiseau qui vole trop bas ou tout autre danger de la sorte. Et puis si, je risque quand même d'en avoir besoin.
Je passe rapidement sur la mission récupérage des clés du minibus enfermés la veille dans l'office par une sorte de malveillance collective, que l'on pardonnera vu l'état de stress général. Départ dans un calme trahissant l'angoisse de cette mission aéroport.
On me crache à Heathrow. Avec trois filles. Une qui part pour Moscou. Deux pour Kiev. Je comprends vite que le terminal 2 est tout bonnement fermé. Il est 5h30. Enfin pas complètement fermé. Disons que les vols sont appelés à l'enregistrement un par un.
Et que les autres attendent dehors.
Dehors: un parking, des tentes, des gens, beaucoup de gens. Des touristes qui dorment au milieu du passage, sur leur valises. Distribution de couvertures. Pour un peu de gaité et de soutien, un bar avec des biscuits et du café. Poumon du la tente du terminal 2. Là, il reste un peu de vie. Ailleurs, les gens attendent, abattus, résignés, exaspérés, selon. Mais relativement calmes. Au milieu de tout ça: moi et mes trois gamines.
Je ne peux appeler personne pour prévenir de la situation. Tout le monde dort encore à Heathfield. Je veux dire aux autres de ne pas se précipiter. Les miennes ont des avions à 9h, et on appelle seulement les vols de 6h30. Les deux premières heures passent calmement. A attendre. A expliquer à mes trois sovièt's que je gère parfaitement la situation et que, si, bien sûr que si, elles vont revoir leurs mamans respectives ce soir.
Puis la matinée s'anime, les vols se font plus nombreux, la tente de fortune ne peux plus accueillir les touristes échoués là. L'impatience se fait croissante et se teind d'agressivité. Puis l'annonce est faite: le terminal va être fermé le temps d'évaquer les heureux passagers qui ont pu y pénétrer. Nous ne saurons pas vraiment pourquoi mais inutile de s'en enquérir.
Les heures passent, le soleil s'est levé. J'ai toujours froid. Et on nous explique: les conditions de sécurité sont trop complexes. Le passage à la douane trop long. Trop lent. Alors les avions partent vides, pour pouvoir ramener les passagers dans le sens retour. Nous sommes dehors, assises sur des valises, et on regarde le ciel gris, et ces avions qui décollent. Pour Moscou. Pour Kiev. Ou pour ailleurs. Mais sans nous. Du moins sans elles!
Mes trois élèves sont partagées entre une inqiétude croissante et une naiveté aussi appréciable que stressante, cocktail explosif de sentiments contraires qui les pousse à scander dans un anglais trop bon "can we go to duty free?". Je sens en moi des pulsions d'agressivité incontrallables et j'ai envie de leur hurler dessus, pour me calmer, me détendre! L'aéroport est fermé bande de petites crétines filles de Poutine et néo communistes, comment voulez vous aller au duty free?!! et pour faire quoi d'ailleurs? Vos mères savent que vous fumez???!!!
Mais la sonnerie de mon téléphone met gentiment fin à mes rêveries sauvages et les sauve de mes pulsions méchantes.
Oui c'est bien moi. Oui oui, toujours. Alors non, ça, on peut pas rentrer dans l'aéroport! Ils ont fermé tout le terminal. Les avions partent vides. Oui je me suis renseignée. Non rien. On sait rien.
Allez, ne nous laissons pas abattre, je pars déterminée. Je dois parler à quelqu'un. C'est pas tout mais il est déjà 8h, et moi à 8h30, je dois être au terminal 3 pour récupérer une gamine du convoi suivant!
J'hèle un homme en uniforme. Je questionne: le terminal va-til réouvrir? est-ce que les vols sont retardés ou carrément supprimés? comment faire? moi j'ai 3 gamines, on vient d'une summer school. L'école ferme ce soir, je peux pas les ramener.
Le pauvre homme ne sait rien. Je ne suis que la centième à lui poser ces mêmes questions. Tout le monde l'assaille. Il renvoit tout le monde vers un autre homme avec un autre uniforme, mettant ainsi fin à l'avalanche de questions ne trouvant pas de réponses.
Je le sais désormais: le terminal est réouvert. Des vols repartent. Pleins (!), mais on fait partir les vols, de 7h.
C'est l'heure d'un petit sandwich. Marina, Anastasia et Kateryna, s'oublient dans les smarties, arguent en russe, et je les laisse faire, profitant de ce moment où elle semblent occupées pour transmettres les derrnière informations aux autorités compétentes, à Helen, qui me dit qu'elle m'envoit du renfort!
Ah c'est pas que j'ai tellement besoin d 'aide pour rester assise dans une tente, je m'en sors assez bien globalement, mais je commence à gérer mal le stress, le russe, le froid, et je m'ennuie.
Vers11h, une dame s'approche avec un haut parleur.
Ladies and Gentlemen, plesae note that the following flights have been cancelled: BA1239 to Wien, LH7845 to Frankfurt... such and such to whereever, BU4317 to Moscow, and any flight to Kiev.
OK.
Bon ben, au moins, on est fixé.
Me voilà donc à H+7 de l'arrivée à Heathrow, toujours mes trois gamines sous l'bras, et des avions supprimés. Youhou!
Et je gagne en prime une mère en pleurs au téléphone, qui m'appelle de Moscou, et ne parle visiblement qu'un anglais très approximatif! Elle compte sur moi pour la rassurer. Pour la rensigner. Mais je ne sais rien. Personne ne sait rien. On sait que certains vols ne partiront pas. Mais on ne sait pas comment faire.
Les filles ont visiblement fait une croix sur le duty free et je sens une première victoire.
Mon renfort humanoïde gère la conversation Heathfield/aéroport, pendant que je gère le conversation aéropor/mère d'élève affolée. Honnête partage des tâches.
14h sonne l'heure de ma délivrance, on a besoin de moi à l'école (c'est ça d'être essentiel, ça sauve parfois la vie!) et quelqu'un vient prendre mon relai pour trouver un avion à ces trois demoiselles qu'il va bien falloir faire partir d'une quelconque manière, vu que ce soir, c'est le staff meal, et qu'il est absolument hors de question d'avoir qui que ça soit de moins de 18 ans dans les pattes, que ça soir bien clair pour tout le monde!
15h. Back to Heathfield. Je bois une verre d'eau, et fond en larmes. Je sais pas. Comme ça. J'ai un peu craqué. Petit moment de faiblesse post 10h d'aéroport.
Post gros échec.
Les filles sont finalement rentrées avec moi.
Elles ne repartiront que vers 17h00.
Mais elles repartiront.


Dimanche 13 aout.
Ce coup ci c'est moi qui part.
Arrivée vers 11h terminal 2. Je sens mon visage se décomposer inévitablement à la vue de la longue queue qui précède l'entreée dans le bâtiment. Les tentes ne sont plus là, mais tout semble aussi compliqué.
Il fait froid.
J'ouvre ma valise, sommeillant dans la queue, à la recherche hasardeuse d'un pull.
La queue avance à pas lents (magifique image corporelle)
Et mois je suis.
A l'entrée, notre destin est binaire: soit en haut, soit en bas, répartition effectuée selon des critères obscures.
Je monte, bénissant dans ma fatigue semi-consciente les escaliers mécaniques d'exister. Et de fonctionner. Et je me larve face aux télé annonçant les bureaux d'enregistrement, en attendant que le mien ne s'affiche. C'est lorsque j'ai vu que le vol précédent et le vol suivant était affichés "cancelled" et que le mien n'était toujours pas annoncé, que j'ai décidé de prendre en main mon avenir aviatique. Et que je redescendai, par les mêmes escaliers mécaniques, bravant ainsi l'interdit énoncé à l'entrée de l'aéroport, tel un commendement chrétien "tu n'iras pas au rez de chaussée du terminal tant que le bureau d'enregistrment de ton vol ne sera pas affiché". Je guette; on pourrait me voir. Me renvoyer en haut à grand coup de gros mots de rossbeef dépassé par la situation. Horreur linguistique. Je fais fissa, je fais discret.
Je suis en bas.
La queue est longue et agitée.
Un aéroport bloqué a cela de fascinant que des contacts se nouent, comme par eux même, comme par instinct de survie; on parle à celui qui nous précède, à celui qui nous suit, se rassurant ainsi qu'il y a bien plus indélicat que la notre, de situation, et que donc, pas de doute, on partira!
J'appelle Carmen, dont l'avion est plus tard dans l'après midi, pour la prévenir de l'emcombrement. Elément narratif en apparence anodin. Ce pourrait passer naivement pour une quelconque péripétie. Non, c'est l'élément perturbateur au sens littéral du terme "perturbateur". C'est le début de la fin! Qui dit téléphoner, dit, utiliser portable, dit sortir le portable de sa valise, vu que oui, si vous avez bien suivi jusque là, vous savez bien sûr qu'on n'a plus le droit aux bagages à main, et que donc, en toute bonne logique cartésienne, mon portable est soigneusement rangé dans ma valise.
Sortir son portable donc.
Appeler Carmen.
C'est mon tour. Je peux enregistrer. Mon avion va partir. Ahh voilà qui est fomidable. Retard annoncé d'une demie heure mais il décollera. Et on m'a même gardé une petit place dedans, à moi. Si c'est pas attentionné tout ça. Ma valise part sur ces tapis roulants qui me fascinent autant que le crépitement du feu ou la surface immobile de l'eau d'une piscine.
Il fait toujours froid et me voilà, soulagée de tout bagage, qui plonge les mains dans la poche avant de mon polaire, bien chaude, où, ben... j'ai senti mon portable.
Merde, me dis-je.
Puis, je décidai de trouver une solution, et, étant complètement incapable d'avoir une quelonque idée, d'anticiper, de réfléchir, je me précipitai sur le premier homme en uniforme air france et me vins à lui comme on vient au Messie. Hello, I've got a question. I was a little bit confused and tired and I forgot to put my mobile back into my suitcase. I just checked in, it's gone now. What can I do?
L'homme, que l'énervement constant des derniers jours avait réduit à pas grand chose, répondit avec un humour bien tenté mais qui me laissa de marbre, malgré son sourire charmeur bien amusé.
OK, basically you've got three solutions. First thing you can do is leave it here (ben non, gros couilon, me dis je intérieurement, si je m'adresse à vous c'est que justement je veux pas le laisser et que je suis à la recherche d'un solution merveilleuse, déjà que j'ai paumé mon portable et tous mes contacts de ministre en mars c'est pas pour recommencer qq mois plus tard!), or you can send it to yourself, by mail (oui, sauf que la poste le dimanche ben c'est pas ouvert), or (et c'est là qu'il offrit tout son potentiel comique) you can swallow it... avant de tourner les talons et de disparaitre dans la foule bien trop compacte.
Et il me laissa ainsi face à moi même et à mon degré d'initative réduit à néant pour trouver une solution.
Lorsque (second élément très perturbateur mais très habilement dissimulé comme tel!) une gentille femme, souriante, la trentaine, l'air décontract, se tourna vers moi: I heard what happened to you; I'm on the same flight, if you want, I can take your mobile, we'll meet in Paris".
Fatigue accrue, confiance aveugle, je le lui tendis, et l'aurait embrassée sur les deux joues si je m'étais écoutée. Marché conclus. Mon portable traverserait donc la frontière. Ahh!!!

Le vol lui même se déroula correctement. Je ne sentis presque pas les gros changements de pression atmosphérique qui nous firent subir quelques turbulences traitresses. Je me concentrai fort sur ma culpabilité. Culpabilité d'avoir confié mon portable, allumé, à cette femme. Nous allions certainement tous nous cracher et tous mourir par ma faute. Parce que je n'ai pas éteint cet outils du malheur, et j'allais donc être rendue coupable de la mort de mon anonyme de sauveuse. C'était cruel.
Pas tant pour moi. Je n'ai pas peur de l'avion. J'ai déjà rêvé souvent que je me crachais en avion et que j'étais la seule survivante. J'ai fini par m'en convaincre. Et je décolle souvent regardant les autre passagers avec un léger mépris rassurant dans le regard; pensant, mes cocos vous allez peut être tous y passer. Pas moi! Désolée pour vous. Je me suis refait la scène plusieurs fois de la une de journaux titrant sur mon héroisme, sur ma bravoure, d'avoir traverser seule, des kilomètes de désert, avec pour seule provision quelques sandwichs broyés que j'aurais repécher dans le cockpit, car les hotesses n'auraient pas eu le temsp de les distribuer avant l'accident. Les journaux salueraient ma victoire, et je verserais quand même une petite larme pour tous ces morts. Dieu comme c'est triste. Mais pas moi, moi je survivrai. je le savais. Et le sais toujours.
Je sais c'est mal.
Donc je me disais que quand même c'était pas cool du tout, qu'elle avait après tout été sympa, et qu'elle allait vraissemblablement dépérir entre Londres et Paris, dans une Manche trop froide, par ma faute, et par ma confiance.
Mais l'avion se posa enfin. Nous avions survécu. Elle aussi. J'étais rassurée.

L'avion se déchargea vite de sses passagers, trop heureux d'avoir pu voyager et avides de retrouver qui son papa, qui son amoureuse, qui les deux, ou juste de toucher le terre ferme.
Je reconnu ma sauveuse du regard, elle me fit un signe et une sourire. Tout était bien qui finissait bien.
Pensais-je.
Car je la vis attendre un peu à la descente, et former autour d'elle un groupe d'ados excités, et bruyants, et je vis tout ce petit monde être pris en charge par une charmante hotesse ressemblant tellement à une hotesse. Blonde, chignon haut, collants bleu marine, badge estampillé. Elle menait le groupe avec un panneau indiquant "Mexico". A posteriori, je me dit que, c'est vrai, ils parlaient tous espagnol.
Ni une, ni deux, je commence à maitriser les aéroports et leur fonctionnement. Et je compris. Elle avait une correspondance pour le Mexique. Pas cool du tout en fait.
Enfin si, un peu cool. Car dans notre malheur de retard d'avion, elle et ses moufflets avaient loupé leur correspondance. Et dormaient donc à Paris avant de reprendre un vol le lendemain. Et pouvaient donc récupérer leur bagages. Et moi mon portable. Si c'est pas beau tout ça!
J'attendis une heure ma valise, puis retrouvai le groupe. Leur bagages étant prévus pour une corresponsance, ils étaient rangés séparéménent suivaient des chemins différents et alors que j'étais prête dès 17h (pour un avion ayant atterri à 16h), les leurs n'arrivèrent qu'à 19h. Pendant ce temps, j'eus le temps de visiter la porte E de mon aérogare, de faire les cent pas, de discuter un peu avec cette dame quand même, de traduire tout entre elle et l'hotesse Air France car elle ne comprenait pas un mot de français et avait un vol avec correspondance et une nuit à l'hotel à organiser. Je faisais passer le temps.
19.00, la machine s'ébranla de nouveau, indiquant que des valises étaient en chemin. Les mômes se penchaient dans le tunnel pour voir la première hanse de valiser pointer son petit nez de hanse de valise et crier victoire.
Les sac arrivèrent progressivement. Un, deux, trois.. Je guette le "mien" sans y paraître, prête à bondir sur la petite pochette latérale, me saisir de mon portable, et fuir loin loin loin, avec l'objet convoité. Cette dame menait seule une groupe de 39 chérubins. 40 personnes donc. Et 60 sacs. Seuls 56 sortirent sur le tapis roulant. L'affolement repris très vite place. Certains s'impatientaient. Et moi pourquoi j'ai pas ma valise? et tout et tout. M'en fous moi. Le problème, c'est que parmi les 4 sacs manquant se trouvait... celui que je voulais revoir et vite. Catégorisés "hors norme". Des sacs trop gros.
Me revoilà à faire des va-et-vient linguistiques entre la nana de air france et la responsable mexicaine. Il faut décrire les sacs qu'il manque, retrouver le numéro d'enregistrement des bagages. L'heure tourne toujours. (oui je sais, c'est long et chargé en rebondissements à lire, mais alors à vivre, c'est carrément au delà du réel!)
Au passage, j'ai fini par être contrainte d'expliquer à un type de la douane pourquoi je errais désepérément depuis des heures dans ce terminal alors que j'avais ma valise. Je lui faisais donc par le menu le récit de mes mésaventures. Et me fis méchament engueulée. Que j'étais inconsciente! que j'étais pas raisonnable! que tout le monde renforce la sécurité et que moi je confie mon protable comme, ça, impunément, à une inconnu, que c'était de la folie pure! (pauvre homme, il ne savait même pas qu'en plus de lui avoir donné, je le lui avais donné, allumé!)
On nous annonce enfin que les sacs ont été localisés, qu'ils devraient arriver d'ci une vingtaine de minute.
A 21h, je décidai de faire le point sur la sitaution. Cela faisant 5 heures que j'attendais au terminal E-F de l'aérogare. 5 longues heures alors que j'étais déjà naze, tout ça pour un portable! était-ce bien raisonnable? en même temps, au bout de 5h, c'eut été sot de partir et de -ne pas savoir- que le sac ariverait 10 minutes plus tard. Donc j'attendais encore. Un peu à cran, je le concède. Puis l'hôtesse nous fit signe de la main. Cela ne valait plus le coup d'attendre. En fait les baggages étaient vraiment perdus, il fallait rentrer à l'hôtel, chez nous, où on voulait, bref partir, les baggages seraient livrées directement à la destination finale... le Mexique! ou, of course, je n'allais pas!
Ah.
Je sentis les larmes du désepoir perler, et griffonai sur un bout de papier mon nom et adresse pour que madame-dont-je-ne-sais-même-pas-le-nom me le renvoit, vu qu'elle le proposait.
Longtemps, j'attendis un petit paquet oblitéré au Mexique, un email de Sandra Gonzalez ou Alejandra Rodriguez Corres (bref un truc qui sonne bien mexicain quoi!) mais il n'en fut rien. Nous voilà onze mois plus tard et j'ai racheté un portable. Et raconte à qui veut l'entendre le pourqoui du comment le précédent a fini sa route dans un sac de voyage au Mexique.
Alors qu'au fond, il n'y a pas moins matérialiste que moi! et que, si j'avais été lucide, j'aurais pris ma carte sim à heathrow et laissé l'objet portable et tout aurait été plus simple. Mais non.
Ce soir là, je décidai de brûler une partie de mon salaire en rentrant en taxi jusque chez moi. Et je m'écroulais en pleurs sur mon lit hurlant à l'injustice de la vie!

Mercredi 16 aout
Départ à prague. Retour donc à l'aéroport. Un peu angoissée j'avoue. Vol à l'heure, magnifique décollage au soleil couchant. Lumière dorée sur les nuages épars.
J'étais réconcilée avec les aéroports.

J-6
Je rerends l'avion pour Heathrow. Un an après. Ces derniers jours, l'aéroport a été fermé régulièrement. Que va t il advenir de moi? Si vous ne voyez plus de messages sur ce blog d'ici deux semaines, c'est que je suis coincée dans un aéroport, peut être dans une tente, peut être pas. Mais faites quelque chose!

edit: france info annonce à la minute même qu'une rame de métro vient de dérailler à Londres. Ils veulent ma mort.


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